


L’agriculture sur brûlis est une méthode traditionnelle employée dans de nombreuses régions rurales à travers le monde, notamment dans le village de Nkolmefou1. Cette pratique reste une solution de survie pour les agriculteurs locaux, en particulier les femmes et les jeunes, qui jouent un rôle central dans son maintien et son adaptation. Cependant, une transition vers l’agroécologie pourrait apporter des solutions durables.
L’agriculture sur brûlis consiste à défricher les terres par l’abattage de la végétation, suivi de la combustion des restes organiques. Les cendres produites enrichissent temporairement le sol en nutriments, ce qui permet aux agriculteurs de cultiver pendant quelques saisons avant que la fertilité ne diminue. Ce système repose souvent sur une rotation des parcelles pour permettre à la terre de se régénérer.



À Nkolmefou1, les femmes et les jeunes jouent un rôle clé dans cette pratique. Les femmes assurent souvent la collecte du bois brûlé, le nettoyage des parcelles et la préparation des terres. Leur savoir-faire en matière de cultures adaptées au sol fertilisé par les cendres est indispensable. Les jeunes participent activement à l’abattage des arbres et au brûlis, apportant leur force physique et leur énergie à ces tâches ardues.
Une collaboration locale pour un avenir durable. Certains agriculteurs du village, membres du Groupement d’Initiative Commune (GIC) AGREEN, bénéficient déjà de l’appui technique de la Concertation Nationale des Organisations Paysannes du Cameroun (CNOPCAM). Cet appui prend la forme d’ateliers pratiques, de formations sur l’agroécologie et de conseils pour l’adoption de méthodes agricoles durables. Suite aux formations et aux sensibilisations délivrées par la CNOPCAM, de plus en plus de paysans intègrent ces principes agroécologiques. Ils contribuent ainsi à renforcer leur sécurité alimentaire tout en préservant les ressources naturelles locales. Cette collaboration offre aux agriculteurs les outils nécessaires pour évoluer vers une agriculture résiliente tout en intégrant des solutions modernes adaptées aux réalités locales.



Cette méthode offre des avantages immédiats, notamment une fertilité du sol améliorée à court terme grâce aux cendres, la culture de manioc, de maïs et de plantains, et un faible coût en raison de l’absence de technologie sophistiquée. Elle constitue également un vecteur de transmission intergénérationnelle des savoirs agricoles.
Cependant, l’agriculture sur brûlis présente des limites majeures. Elle entraîne une déforestation et une érosion des sols, détruit des habitats naturels essentiels à la biodiversité et contribue au changement climatique par la libération de carbone dans l’atmosphère.
L’agroécologie offre une approche prometteuse pour atténuer ces impacts négatifs tout en préservant les avantages du brûlis. Par exemple, elle favorise la diversification des cultures, permettant de maximiser la productivité sans dépendre des cendres. Elle encourage l’utilisation des végétaux comme compost ou paillis pour enrichir durablement le sol et recommande l’introduction de plantes fixatrices d’azote pour restaurer les terres. De plus, l’agroécologie inclut une approche participative, où les femmes et les jeunes peuvent recevoir des formations adaptées.
Le rôle de la CNOPCAM est crucial dans cette transition. Grâce à son travail de sensibilisation et d’appui technique, elle accompagne les agriculteurs de Nkolmefou1, notamment les membres du GIC AGREEN, dans leur transition vers des pratiques durables. Cette organisation agit comme un pont entre les politiques agricoles nationales et les besoins des agriculteurs locaux, en veillant à ce que ces derniers aient accès aux connaissances et aux ressources essentielles pour réussir cette transformation.



Une transition progressive vers l’agroécologie ouvre peu à peu la voie à une agriculture résiliente et respectueuse de l’environnement. À travers des efforts collaboratifs et un engagement continu, les agriculteurs de Nkolmefou1, soutenus par des acteurs clés comme la CNOPCAM, prennent des mesures pour préserver leurs ressources naturelles tout en renforçant la sécurité alimentaire locale.
Cette transformation, portée par les femmes et les jeunes du village, pourrait marquer un tournant décisif dans la préservation des écosystèmes locaux et l’amélioration des moyens de subsistance.

Laisser un commentaire